Cette expression biblique est devenue proverbiale : « œil pour œil, dent pour dent » ; et elle continue ainsi : « main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, blessure pour blessure, meurtrissure pour meurtrissure ».
À première vue, on pourrait bien croire il s'agit simplement de répondre à une violence par une autre violence de même apparence, à la force par la force ou à ce qu'on appelle une « voie de fait » par une autre « voie de fait ».
Or, en vérité, il s'agit bien de l'institution d'un code impliquant une mesure. Et donc il s'agit bien de l'institution d'un état de droit. L'expression biblique signifie en effet que le vrai passage du fait au droit est le passage d'une absence de mesure à la fixation d'une certaine mesure dans les interactions : au « n'importe quoi » de la réaction aveugle à la violence, on substitue la règle d'une réponse graduée à une violence préalablement évaluée.
Or, que suppose une telle mesure ? Qu'on examine et qu'on juge d'une situation ; qu'on en fasse émerger les caractères singuliers ; qu'on la distingue de situations comparables, mais néanmoins différentes ; qu'on apprécie donc singulièrement une situation et qu'on singularise le jugement qu'on porte sur elle et la réponse qu'on entend y apporter.
Que faut-il conclure ? Sans doute que le propre de l'état de droit est de toujours reposer sur des principes, des critères et des procédures explicites et transparentes de jugement.
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